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Tout ce qu’il faut savoir sur le principe de moindre privilège

Parmi les pratiques les plus simples à adopter pour atténuer les risques de violation de sécurité, la plus simple est peut-être la mise en œuvre du principe de moindre privilège (POLP). Dans cet article, vous découvrirez en quoi consiste le POLP et comment ce principe élémentaire peut vous aider à renforcer votre posture de sécurité.

Définition

Qu’entend-on par « principe de moindre privilège » ? Ce principe, dit aussi POLP et « principe de moindre autorité », est une bonne pratique de sécurité qui impose d’utiliser le plus faible niveau de privilèges possible pour réaliser chaque tâche.

La sécurité basée sur le principe de moindre privilège repose avant tout sur la restriction des droits d’accès des comptes utilisateur, administrateur et machine. Par exemple, un collaborateur du service commercial ne doit pas avoir accès aux dossiers financiers, et un membre de l’équipe marketing ne doit pas disposer de privilèges administrateur.

Néanmoins, le principe de moindre privilège peut trouver des modes d’applications plus larges, notamment au niveau des accès physiques aux zones sensibles comme les salles des serveurs ou les centres de données.

Pour les entreprises, les bénéfices de cette philosophie sont nombreux :

  • Amélioration de la sécurité : le POLP limite le champ d’action potentiel des menaces internes, qu’il s’agisse d’actes malveillants ou d’erreurs, puisque les utilisateurs n’ont accès qu’aux ressources informatiques dont ils ont besoin pour faire leur travail.
  • Réduction des possibilités d’appropriation de privilèges : lorsque le nombre de comptes disposant d’accès à privilèges est limité, il devient plus difficile pour les attaquants externes d’accéder aux données et systèmes sensibles.
  • Protection contre d’autres types d’attaques : l’implémentation du principe de moindre privilège peut ralentir la propagation des malwares et autres menaces du même type au sein du réseau.

Pratiques de sécurité essentielles pour le POLP

La mise en œuvre du principe de moindre privilège repose sur trois stratégies clés :

Limiter les droits des comptes utilisateur

L’un des moyens les plus efficaces (et pourtant peu utilisé) pour réduire le risque consiste à s’assurer que chaque utilisateur dispose uniquement des types et des niveaux de permissions dont il a besoin pour faire son travail. Après tout, si un utilisateur n’a pas accès aux données sensibles, il ne peut pas joindre l’un de ces fichiers à un e-mail par accident ni les télécharger délibérément pour les communiquer à la concurrence en cas de démission. Et si un acteur malveillant prend le contrôle du compte d’un utilisateur, il n’aura accès qu’à un ensemble limité de ressources informatiques.

Utiliser le juste-à-temps (JAT) pour accorder des droits d’accès élevés

L’accès juste-à-temps (JAT) consiste à créer de nouveaux identifiants chaque fois qu’un utilisateur demande l’accès à une ressource donnée. Une fois que l’utilisateur a terminé sa tâche, le système supprime automatiquement ces identifiants.

On a généralement recours au JAT pour les collaborateurs qui ont temporairement besoin d’un niveau d’accès élevé ou d’un accès à des applications, des systèmes, des serveurs ou d’autres ressources informatiques qu’ils n’utilisent pas en temps normal. Plus particulièrement, les entreprises octroient un accès juste-à-temps aux membres de l’équipe informatique qui ont besoin d’effectuer une tâche d’administration, par exemple pour résoudre un ticket d’assistance. Bien entendu, dans une optique de conformité au modèle Zero Trust, le processus doit prévoir de vérifier l’identité de la personne à l’origine de la demande d’accès.

Tendre vers le zéro privilège permanent

L’approche zéro privilège permanent (ZSP) est une stratégie de gestion des accès à privilèges (PAM), qui complète le JAT. Dès lors que vous êtes en mesure d’octroyer des accès élevés uniquement lorsqu’ils sont nécessaires, vous pouvez supprimer les comptes à privilèges permanents.

La mise en place du ZSP contribue fortement à réduire la surface d’attaque de votre entreprise. Aujourd’hui, bon nombre d’organisations recensent des dizaines, voire des centaines de comptes disposant de droits d’accès élevés à des données et applications sensibles. Les propriétaires de ces comptes (ou un attaquant qui en prendrait le contrôle) pourraient modifier des paramètres critiques ou supprimer des données précieuses, volontairement ou non. Grâce à l’approche zéro privilège permanent, ces comptes ne disposent pas des droits élevés nécessaires pour provoquer de tels ravages. Au lieu de cela, les administrateurs doivent demander les droits élevés dont ils ont besoin pour mener à bien une tâche spécifique.

Comment mettre en œuvre le principe de moindre privilège

Pour renforcer votre environnement de sécurité de l’information, inspirez-vous des étapes suivantes pour déployer le principe de moindre privilège.

Découverte

Scannez et cataloguez l’ensemble des systèmes et annuaires rattachés au réseau de l’entreprise. Recensez tous les comptes et toutes les appartenances à chacun des groupes, y compris les groupes d’administration intégrés par défaut.

Audit régulier des privilèges

Auditez régulièrement les permissions associées à l’ensemble des comptes et des groupes, en particulier ceux qui disposent d’un accès privilégié à des ressources vitales telles qu’Active Directory (AD). Dans l’idéal, utilisez des solutions qui permettent de provisionner les permissions en fonction des rôles. Ainsi, les propriétaires des données pourront contrôler les droits d’accès à leurs données et proposer des workflows qui donnent aux utilisateurs les moyens de demander directement l’accès à ces ressources, en toute autonomie.

Supervision

Auditez la façon dont les comptes à privilèges sont utilisés. Assurez-vous que tous les identifiants exposés, pour quelque durée que ce soit, sont changés après utilisation. Utilisez des mécanismes de contrôle adaptés pour vous assurer que les droits sont supprimés dès qu’ils ne sont plus adaptés à la situation.

Bonnes pratiques pour l’application du moindre privilège

Au moment de mettre en œuvre le principe de moindre privilège, pensez à suivre les bonnes pratiques et les exemples ci-dessous.

Limitez le niveau de privilèges au strict minimum requis pour le rôle ou la tâche concernée

Chaque compte doit uniquement permettre à l’utilisateur qui lui correspond d’effectuer les tâches qui lui incombent.

Limitez au minimum les privilèges attribués aux comptes non humains, comme les comptes de service

Déployez vos applications dans un environnement de test afin de déterminer avec précision les permissions requises par le compte de service. Certains fournisseurs prétendent qu’un accès administrateur est requis là où des permissions moins élevées suffisent. En outre, assurez-vous de modifier les identifiants par défaut des comptes de service.

Réalisez un audit régulier des accès pour confirmer la bonne application du principe de moindre privilège

Les collaborateurs changent fréquemment de rôle ou de service au sein de l’entreprise. N’oubliez pas d’ajuster leurs droits d’accès à chaque fois. Au fil du temps, les collaborateurs accumulent souvent une grande somme de privilèges. Supprimez les privilèges non nécessaires pour réduire le risque d’exposition de vos systèmes et données.

Bonnes pratiques connexes

Aucun doute, la mise en œuvre du principe de moindre privilège est d’une grande efficacité pour réduire votre surface d’attaque et renforcer votre sécurité. Toutefois, vous pouvez perfectionner votre stratégie de sécurité en respectant d’autres bonnes pratiques :

Utilisez uniquement les comptes à privilèges lorsqu’ils sont nécessaires pour la tâche concernée

Chaque administrateur doit posséder un compte utilisateur aux privilèges standard qui lui servira pour consulter sa messagerie, aller sur internet, etc. L’utilisation d’identifiants accordant des privilèges élevés doit être réservée aux tâches d’administration.

Auditez l’activité de tous les comptes, en prêtant une attention particulière aux comptes à privilèges

Vous devez être en mesure de suivre et d’analyser à quel moment et de quelle manière vos utilisateurs s’authentifient, les tâches qu’ils effectuent et les modifications spécifiques qu’ils apportent à votre environnement.

Déployez l’authentification multifacteur pour les comptes d’administration IT

Les administrateurs doivent d’abord s’authentifier de façon normale (avec leur identifiant et leur mot de passe), mais il faut également leur imposer une seconde étape d’authentification reposant sur un mécanisme différent (jeton matériel ou empreinte digitale, par exemple) chaque fois qu’ils souhaitent effectuer une tâche d’administration.

L’avantage Netwrix

Le logiciel de gestion des accès à privilèges Netwrix vous fournit tout ce dont vous avez besoin pour remplacer vos comptes à privilèges permanents par un accès à privilèges juste-à-temps. Les solutions PAM Netwrix aident votre entreprise à :

  • Réduire les risques de sécurité – Lorsqu’un administrateur a besoin de droits élevés pour effectuer une tâche donnée, vous pouvez choisir de créer un compte éphémère doté des permissions nécessaires, ou de relever les permissions du compte de cet utilisateur. Dans les deux cas, l’accès élevé disparaît immédiatement une fois la tâche terminée. Il ne subsiste aucun compte permanent susceptible d’être compromis par un attaquant ou détourné par son propriétaire.
  • Sécuriser les accès à privilèges – Validez les identités en respectant les principes du Zero Trust ; appliquez l’authentification multifacteur (MFA) contextuelle à chaque session à privilèges, en vous appuyant sur des politiques granulaires adaptées aux différentes actions et ressources.
  • Détecter les activités privilégiées indésirables – Surveillez de près toutes les activités liées aux comptes à privilèges et créez immédiatement des alertes en cas de comportement suspect, que ce soit sur site ou dans le cloud.
  • Réduire au minimum votre surface d’attaque grâce au nettoyage automatique – Atténuez le risque lié aux attaques de type Pass-the-Hash, Golden Ticket et autres grâce à la suppression automatique des tickets Kerberos à la fin de chaque session à privilèges.

Foire aux questions

Quels sont les trois piliers du principe de moindre privilège ?

L’approche du moindre privilège repose sur trois principes :

  • Confidentialité : préserver le secret des données numériques, et donc s’assurer que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder à certaines ressources spécifiques.
  • Intégrité : veiller à ce que les données restent authentiques, correctes et fiables, et qu’elles n’ont pas été falsifiées.
  • Disponibilité : s’assurer que seuls les utilisateurs autorisés disposent d’un accès fiable et opportun aux ressources informatiques au moment où ils en ont besoin.

Ensemble, ces principes composent la triade CIA. Idéalement, ils doivent former la clé de voûte de la stratégie de sécurité de n’importe quelle entreprise.

Exemple d’application du principe de moindre privilège

Dans le contexte du moindre privilège, chaque utilisateur d’une entreprise a uniquement accès aux ressources nécessaires pour lui permettre de faire son travail. Par exemple, l’équipe commerciale d’une entreprise de développement logiciel n’a pas accès au code créé par les développeurs, et ces derniers n’ont pas accès aux informations sur la clientèle que les commerciaux utilisent pour contacter les prospects et signer des contrats.

Pourquoi le principe de moindre privilège est-il important ?

La mise en œuvre du principe de moindre privilège réduit la surface d’attaque de l’entreprise en limitant les ressources informatiques auxquelles un utilisateur donné (ou un attaquant ayant mis la main sur des identifiants compromis) peut accéder.