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Sécurité des bases de données : définition et 13 meilleures pratiques

Introduction à la sécurité des bases de données

Dans le monde numérique actuel, les systèmes de bases de données constituent indubitablement le cœur de l’infrastructure informatique de toute organisation. Des données de clientèle sensibles à l’aide à la décision propriétaire, les bases de données abritent une gamme étendue d’informations, ce qui en fait la cible prioritaire des cyberattaques. En tant qu’administrateur de base de données, DBA (DataBase Administrator), vous devez parfaitement maîtriser la sécurité des données afin de protéger les informations de votre organisation contre l’immobilisation et la violation des données. Cet article examine les concepts clés, les bonnes pratiques et les outils qu’il faut maîtriser pour démarrer du bon pied.

En quoi consiste la sécurité des bases de données ?

La sécurité des bases de données implique des mesures, des outils et des politiques visant à protéger ces installations contre les accès utilisateur inappropriés, l’utilisation détournée, et la perte ou le vol. Cette discipline implique de contrôler l’identité des utilisateurs qui ont accès à la base de données, et de sécuriser les informations qui s’y trouvent, et lorsqu’elles sont déplacées ou font l’objet d’un accès. Des normes efficaces de sécurité de base de données protègent les précieuses informations de l’entreprise. Ce qui contribue à préserver la confiance des clients et à éviter les dommages financiers et le préjudice porté à la réputation qu’entraînent les violations de données.

Les organisations doivent cependant garder à l’esprit que les mesures conçues pour maximiser la sécurité des données sont souvent source de frustration pour l’utilisateur et entravent sa productivité. Effet paradoxal, cette frustration conduit l’utilisateur à contourner les mesures de sécurité, ce qui finit par mettre à mal cette dernière. Par exemple, exiger des mots de passe complexes qu’il faut changer souvent protège certes les comptes de la compromission, mais agace les utilisateurs, induisant alors des pratiques peu sûres, comme la réutilisation de mots de passe ou leur consignation par écrit. Pour éviter ces problèmes, les organisations doivent trouver le point d’équilibre entre les mesures de sécurité destinées à leurs bases de données et l’incidence desdites mesures sur l’expérience utilisateur.

Composants de la sécurité des bases de données

Les objectifs fondamentaux des mesures de protection des bases de données consistent à garantir la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité d’informations sensibles. Développons chacun de ces objectifs.

Confidentialité

La confidentialité implique de garantir que seuls les utilisateurs autorisés ont accès à des informations spécifiques. La protection contre la divulgation non autorisée, les violations et l’utilisation détournée s’avère particulièrement importante sur le plan de données sensibles telles que les informations personnelles ou financières, et la propriété intellectuelle. Préserver la confidentialité des données est également essentiel à la satisfaction d’exigences juridiques et réglementaires, notamment dans le cadre de textes tels que le RGPD, qui protègent explicitement le droit des personnes à la confidentialité. Sanctions juridiques, perte financière et dommages infligés à la réputation de l’organisation ; les infractions à la confidentialité des données peuvent engendrer des problèmes considérables.

Intégrité

Ce volet porte sur la précision, l’homogénéité et la fiabilité des données sur l’ensemble de leur cycle de vie. Ici, l’objectif consiste à garantir que les données ne sont jamais modifiées de manière inappropriée au cours de leur stockage, transfert et récupération, ce qui les protège contre la corruption, les accès non autorisés et les erreurs. Préserver l’intégrité des données est essentiel à leur véracité dans le cadre des prises de décision et de la conformité réglementaire. Les contrôles d’accès, la validation des données, le chiffrement ainsi que des audits réguliers sont autant de techniques pour préserver cette intégrité.

Disponibilité

Les données doivent être faciles d’accès lorsque des utilisateurs autorisés en ont besoin. La disponibilité est donc essentielle à la continuité de l’activité, à la prise de décision, à la conformité aux accords de niveau de service (SLA, Service Level Agreement), ainsi qu’à l’efficacité opérationnelle. Garantir la haute disponibilité des données implique la mise en œuvre de systèmes et de pratiques visant à atténuer leur perte et leur immobilisation. Il peut s’agir d’une redondance via des systèmes de secours et des mécanismes de basculement, ou encore du maintien et de la surveillance de l’infrastructure réseau, et de l’adhésion à de bonnes pratiques dans le cadre d’une planification de reprise sur sinistre.

Menaces pour la sécurité des bases de données

Un grand nombre de menaces distinctes peuvent compromettre la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des informations stockées dans des systèmes de bases de données. Les plus répandues sont détaillées ci-après.

  • Menaces internes
  • Exploitation de vulnérabilité logicielle
  • Attaques par déni de service
  • Attaques par logiciels malveillants
  • Attaques des sauvegardes

Examinons chacune d’elles…

Menaces internes

Tout compte qui s’est vu accorder des droits d’accès à une base de données constitue une menace. Et celle-ci est de deux ordres :

  • Menace par inadvertance
  • Menace délibérée

Menace par inadvertance

La menace par inadvertance correspond généralement à la négligence de l’utilisateur interne. Par exemple, un utilisateur métier va commettre des erreurs telles que :

  1. Mauvaise manipulation des données
  2. Utilisation de mots de passe faibles
  3. Se rendre victime d’une escroquerie par hameçonnage et fournir des identifiants de connexion à la base de données
  4. Le service informatique fournit des autorisations d’accès excessives à l’utilisateur
  5. Ne pas chiffrer les données sensibles
  6. Mauvaise configuration des bases de données qui les exposent à des cyberattaquants
  7. Correctifs de sécurité non appliqués ; les vulnérabilités identifiées sont exploitables

Menace délibérée

Les menaces délibérées concernent généralement des utilisateurs internes malveillants qui détournent intentionnellement l’utilisation de leur accès pour voler, exfiltrer ou endommager des données. Ces utilisateurs ne sont pas seulement les détenteurs de compte légitimes. Il peut s’agir de n’importe quelle personne qui est parvenue à compromettre un compte. Le gain personnel, notamment la revente d’informations sensibles à la concurrence, ou la vengeance constituent leur motivation potentielle. Les menaces liées à cette utilisation abusive sont particulièrement insidieuses, car il est difficile de déceler des actions malveillantes effectuées via des comptes légitimes.

Exploitation de vulnérabilité logicielle

Les vulnérabilités logicielles sont des faiblesses de conception, de mise en œuvre ou de configuration du logiciel de gestion de bases de données. Les cyberattaquants les exploitent pour obtenir un accès non autorisé, extraire des données sensibles ou interrompre les services que fournissent ces installations. Les origines de ces vulnérabilités sont variées :

  • Erreurs de codage
  • Manque de validation des entrées
  • Défaillances liées à une fragilité
  • Versions logicielles obsolètes

Attaques par injection

L’attaque par injection constitue une stratégie répandue pour exploiter des vulnérabilités logicielles. Cette attaque cible la vulnérabilité du logiciel d’une application Web pour envoyer un code malveillant via une entrée non validée, et vise à manipuler une base de données d’arrière-plan de manière non autorisée. Si l’injection SQL cible les bases de données relationnelles classiques, l’injection NoSQL se focalise sur des bases de données plus récentes, moins schématisées, telles que MongoDB, Couchbase et Cassandra.

Exploitation du débordement de tampon

Un autre type d’attaque exploite le débordement de tampon. Lorsqu’un programme écrit dans un tampon (ou buffer ; une zone de stockage de données temporaire) plus de données que ce dernier ne peut en contenir, le surplus de données écrase alors des espaces mémoire adjacents, effaçant ainsi des informations importantes ou des instructions exécutables. Les attaquants exploitent ces débordements de tampon pour obtenir un accès illicite, corrompre des données, voire déclencher un blocage du système.

Attaques par déni de service

L’attaque par déni de service, ou attaque DoS (Denial of Service), consiste à déverser dans le système cible une quantité écrasante de trafic ou de requêtes afin de perturber l’activité. Plus spécifiquement, cette attaque induit des temps de réaction prolongés, l’échec du traitement transactionnel, voire des arrêts complets du système. Si le trafic perturbateur provient de plusieurs sources, on nomme alors l’attaque « déni de service distribué », ou DDoS (Distributed Denial of Service).

Attaques par logiciels malveillants

Ici, l’attaquant utilise un logiciel malveillant, ou malware, pour s’en prendre aux bases de données de différentes manières. Certains de ces maliciels vont chiffrer les fichiers de base de données, et le cyberattaquant exigera ensuite une rançon en échange de la clé de déchiffrement. D’autres logiciels malveillants vont surveiller secrètement la base de données et transmettre les informations qu’ils collectent à l’attaquant. Un code malveillant autorépliquant va, quant à lui, corrompre des fichiers de base de données, ou exploiter des vulnérabilités pour distribuer plus avant le logiciel malveillant. Les chevaux de Troie, ces logiciels malveillants à l’apparence légitime, ouvrent des portes dérobées dans les systèmes de sécurité.

Attaques des sauvegardes

Les cyberattaquants savent que les sauvegardes contiennent souvent les mêmes informations sensibles que les bases de données mises en ligne, mais que les mesures de protection qui les entourent peuvent être plus faibles. Par conséquent, l’attaquant va cibler la sauvegarde en utilisant le même mode opératoire que pour s’en prendre aux bases de données en ligne. Il va, par exemple, dérober des données que contient la sauvegarde ou chiffrer celle-ci pour exiger une rançon. Les cyberattaquants peuvent également tenter de détruire des données de sauvegarde afin d’accroître l’impact d’une attaque sur les systèmes en ligne, rendant ainsi la récupération plus difficile, voire impossible.

Défis liés à la sécurité des bases de données modernes

Dans les organisations actuelles, plusieurs facteurs viennent complexifier la gestion de la sécurité des bases de données. Ces facteurs sont les suivants :

Volumes de données croissants

Plus l’organisation stocke de données, plus sa surface d’attaque s’agrandit. Ainsi, les mesures de sécurité existantes sont susceptibles de ne pas monter assez efficacement en puissance pour protéger toutes les données de manière adaptée.

Complexité de l’infrastructure

Les organisations d’aujourd’hui présentent souvent une combinaison complexe de bases de données sur site et de services en cloud. Et chacun de ces aspects s’accompagne de son propre jeu de défis et de protocoles de sécurité, ce qui rend difficile la mise en œuvre des différentes pratiques de sécurité, notamment celle d’une gestion uniformisée des accès.

Réglementation croissante

De nouvelles lois protégeant la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données continuent de voir le jour. Quant aux lois existantes, elles sont souvent modifiées pour exiger des mesures de protection toujours plus robustes. Les organisations peuvent éprouver des difficultés à obtenir, maintenir et prouver leur conformité.

Carence de compétences en cybersécurité

Les organisations peuvent avoir du mal à recruter et à retenir des professionnels expérimentés en sécurité des bases de données. Le personnel actuel peut alors se trouver surchargé, ce qui conduit à l’épuisement professionnel et favorise les erreurs. En outre, la veille technologique concernant les récentes avancées en matière de sécurité peut s’avérer impossible en l’absence d’un personnel compétent pour mettre en œuvre et gérer ces avancées.

Impact des attaques des bases de données

Les attaques ciblant les bases de données peuvent avoir des répercussions aussi nombreuses que variées, notamment les suivantes :

Perte de données

Si un cyberattaquant ou un initié malveillant dérobe des informations sensibles dans les bases de données d’une organisation, les dégâts peuvent être considérables. Par exemple, le vol de propriété intellectuelle (PI) peut conduire à une perte de chiffre d’affaires et de part de marché. La divulgation préjudiciable de produits et services à venir peut mettre en péril des partenariats et des stratégies de lancement.

Réputation écornée

Les conséquences d’une violation de la sécurité d’une base de données peuvent être aussi considérables que durables pour la réputation de l’organisation. La nouvelle d’une faille dans la sécurité se répand rapidement sur les réseaux sociaux, les médias d’information et les forums en ligne. Les consommateurs s’interrogent alors sur la fiabilité et l’intégrité de la marque. Méfiants à l’égard d’éventuels autres risques qu’encourent leurs informations personnelles, les clients existants peuvent décider de faire affaire ailleurs. Quant aux clients potentiels, cet historique de sécurité médiocre peut les dissuader d’approcher la marque.

Interruption d’activité

La perte ou la corruption de données critiques lors d’une violation de sécurité peut perturber des processus métier essentiels ; de la gestion des relations client à la logistique d’approvisionnement. En outre, à l’issue d’une violation de données, les systèmes affectés doivent éventuellement être mis hors ligne à des fins d’analyse inforensique et de remise en état, induisant ainsi une immobilisation qui fait obstacle à la productivité et à la prestation de services. Ces perturbations d’exploitation conduisent à la baisse des ventes, l’annulation de contrats et la perte d’opportunités commerciales, impactant ainsi gravement les flux de revenus.

Sanctions pour non-conformité

  • Les autorités de réglementation sont susceptibles d’infliger diverses pénalités, notamment des amendes, si la violation des données porte sur des données réglementées. Les lois conçues pour encadrer la sécurité des données sont notamment le Health Insurance Portability and Accountability Act (HIPAA), le Règlement général sur la protection des données (RGPD), le California Consumer Privacy Act (CCPA) et le Personal Data Protection Act (PDPA) de Singapour.

Coûts supplémentaires

Réparer les dégâts induits par une violation des données implique un maillage complexe de coûts directs et indirects qui va au-delà des seules amendes pour non-conformité. Ces coûts peuvent comprendre les frais de justice liés à des procès, les dépenses de recrutement de consultants pour déterminer comment mieux sécuriser les bases de données et empêcher des incidents futurs, et les investissements dans de nouveaux processus et solutions de sécurité.

Types de contrôles de sécurité

Les organisations doivent mettre en œuvre des contrôles robustes de sécurité de base de données pour surmonter les défis modernes liés à la sécurité des informations et éviter des violations et des immobilisations coûteuses. Ces contrôles sont regroupés dans trois catégories :

Contrôles administratifs

Il s’agit de procédures et de politiques conçues pour atténuer les risques liés à l’erreur humaine. Le contrôle d’accès selon le rôle, ou RBAC (Role-Based Access Control) qui fait appliquer le principe de moindre privilège, l’examen régulier des comptes et de leurs privilèges d’accès ou encore les procédures de gestion des changements en sont autant d’exemples.

 

Contrôles préventifs

Il s’agit de mesures conçues pour empêcher les actions non autorisées avant qu’elles se produisent. Les pare-feu, les systèmes de prévention et de détection des intrusions, ou IDS/IPS (Intrusion Detection System and Intrusion Prevention System), les réseaux privés virtuels, ou VPN (Virtual Private Network) et les mécanismes d’authentification forte en sont des exemples répandus.

Contrôles de détection

Les contrôles de détection sont conçus pour repérer des menaces en cours et alerter les administrateurs afin qu’ils puissent réagir à temps et limiter les dégâts. Les outils de surveillance de bases de données analysent les tentatives de connexion, l’activité d’accès aux données et les actions administratives en temps réel. Ils repèrent ainsi les anomalies et autres activités suspectes. Certaines solutions tirent parti du Machine Learning (ML) et de l’intelligence artificielle (IA) pour identifier des schémas comportementaux qui dévient par rapport à la norme. Ces solutions s’intègrent à des systèmes de gestion des événements et des informations de sécurité, SIEM (Security Information and Event Management), pour fournir une vue plus exhaustive de l’activité à l’échelle de l’infrastructure informatique.

Bonnes pratiques de sécurité des bases de données

Les bonnes pratiques suivantes sont essentielles pour garantir la sécurité des bases de données :

  1. Comprendre l’environnement de la menace
  2. Établir des politiques de sécurité
  3. Mettre en œuvre des contrôles d’accès robustes
  4. Utiliser le chiffrement et la tokénisation
  5. Procéder régulièrement à des audits de sécurité et des évaluations de vulnérabilité
  6. Mettre en place des contrôles préventifs fondamentaux
  7. Surveiller l’activité des bases de données
  8. Sensibiliser les utilisateurs
  9. Établir un processus de mise à jour et de gestion de correctifs robuste
  10. Créer un plan exhaustif de réaction aux incidents
  11. Sécuriser les sauvegardes des bases de données
  12. Envisager des technologies de conteneurisation
  13. Intégrer des pratiques de sécurité au pipeline DevOps (DevSecOps)

Comprendre l’environnement de la menace

Lorsqu’il est question de sécuriser des bases de données, la première étape consiste à comprendre les menaces auxquelles elles sont confrontées. Les cybermenaces évoluent constamment. Il est donc essentiel de se tenir informé sur les risques les plus récents en matière de sécurité. Les attaques par injection, l’accès non autorisé, les logiciels malveillants et les fuites de données comptent parmi les menaces répandues auxquelles s’exposent les installations. Comprendre ces menaces permet aux organisations de mieux préparer leurs défenses.

Établir des politiques de sécurité

Les politiques de sécurité sont des documents formels qui présentent l’approche d’une organisation en matière de sécurité. Pour ce faire, elles définissent la nature des actifs à protéger, le motif de la protection et l’identité des responsables. Lorsque vous élaborez des politiques de protection des données, gardez à l’esprit les bonnes pratiques suivantes :

Aligner les politiques sur les objectifs métier

La sécurité des bases de données ne doit pas être considérée simplement comme un défi technique ou une exigence de conformité, mais plutôt comme un composant à intégrer qui aidera l’entreprise à atteindre ses objectifs, notamment son extension sur de nouveaux marchés, le lancement de nouveaux produits ou l’amélioration de l’expérience client. Par exemple, comprendre clairement les objectifs métier aide à déterminer quelles données sont les plus critiques et nécessitent donc des niveaux de protection supérieurs. La sécurité des bases de données permet en outre à l’organisation de mettre en avant son engagement en termes de sécurité dans le cadre d’efforts marketing et commerciaux, pour attirer de nouveaux clients et fidéliser ceux déjà acquis.

Prêter attention à la conformité

Les politiques de sécurité des bases de données doivent s’aligner sur les normes réglementaires en vigueur qui imposent la manière dont les données doivent être administrées et protégées. L’évolution des réglementations et l’introduction de nouvelles contraintes obligent les organisations à passer en revue et mettre à jour régulièrement leur politique de sécurité des données pour s’assurer une conformité en continu.

Documenter les responsabilités

Définissez clairement les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes dans la garantie de la sécurité des systèmes de bases de données. Ces parties prenantes sont notamment :

  • Les administrateurs de bases de données, responsables de la mise en œuvre des contrôles d’accès, de la surveillance de l’activité des bases de données, de l’exécution régulière de sauvegardes et d’exercices de récupération, et de l’application de correctifs de sécurité.
  • Les développeurs qui garantissent des pratiques de codage sécurisées, chiffrent des données sensibles au sein d’applications, et se conforment à des politiques d’accès aux données de production.
  • Les équipes de sécurité informatique, qui doivent mener régulièrement des évaluations de vulnérabilité ainsi que des tests d’intrusion, évaluer les contrôles de sécurité et réagir aux incidents.
  • Les prestataires de services tiers, qui doivent se conformer à des normes et des protocoles de sécurité convenus, et fournir en temps et en heure des mises à jour de sécurité et des alertes relatives aux menaces.

Mettre en œuvre des contrôles d’accès robustes

Les organisations doivent veiller à ce que seuls les utilisateurs accrédités puissent accéder aux bases de données, et qu’ils puissent remplir uniquement les tâches correspondant à leurs rôles et à ce dont ils ont besoin. Les bonnes pratiques suivantes sont essentielles pour garantir un contrôle d’accès robuste :

  • Mettre en œuvre une authentification forte
  • Se conformer rigoureusement au principe de moindre privilège
  • Adopter un contrôle des accès selon le rôle (RBAC)
  • Examiner régulièrement les comptes d’utilisateur et leurs autorisations

Examinons-les tour à tour.

Mettre en œuvre une authentification forte

Il faut exiger au minimum des mots de passe uniques et robustes. Pour une sécurité renforcée, mettez en place une authentification multifacteur, ou MFA (MultiFactor Authentication), qui fait appel à au moins deux procédés d’authentification, tels qu’un mot de passe combiné à un identificateur biométrique ou un code envoyé sur un dispositif de l’utilisateur.

Se conformer rigoureusement au principe de moindre privilège

Chaque utilisateur doit se voir accorder les autorisations minimales nécessaires à son travail. Les comptes des anciens employés et les comptes inactifs doivent être rapidement désactivés ou supprimés. Cette approche limite les dégâts qu’un utilisateur peut faire accidentellement ou délibérément, ainsi que la portée d’un cybermalfaiteur qui compromettrait un compte. Et pour une sécurité encore plus robuste, vous pouvez envisager, pour certaines tâches spécifiques, de remplacer les comptes à forts privilèges par des droits en accès juste-à-temps (JAT), ou droits JIT (Just-In-Time), au moyen d’une solution de gestion des accès privilégiés (PAM).

Adopter un contrôle des accès selon le rôle (RBAC)

  • Le contrôle des accès selon le rôle, RBAC (Role-Based Access Control), simplifie l’adhésion au principe de moindre privilège. En effet, les autorisations sont accordées à des rôles définis, puis les utilisateurs se voient attribuer les rôles dont ils ont besoin pour travailler.
  • Examinez régulièrement les comptes d’utilisateur et leurs autorisations.
  • Des audits réguliers sont essentiels au repérage de toute appropriation de privilèges accidentelle ou malveillante. Ils permettent en outre d’identifier les comptes inactifs à supprimer avant qu’ils ne soient compromis.

Utiliser le chiffrement et la tokénisation

Les outils de chiffrement servent à convertir un texte clair en texte chiffré. Ils utilisent un algorithme et une clé de chiffrement. La tokénisation remplace les données sensibles par des substituts non sensibles (des jetons, ou tokens), qui n’ont aucune valeur exploitable. Les données originales sont stockées dans un coffre-fort de jetons. La relation entre les données et leur jeton est conservée à des fins de traitement ou de transaction.

Les données chiffrées sont illisibles, même si elles sont exfiltrées par des cyberattaquants. Il existe différentes options, notamment le chiffrement de niveau colonne, qui propose un chiffrement granulaire de données spécifiques au sein d’une colonne de base de données, et le chiffrement de niveau application, dans lequel les opérations de chiffrement/déchiffrement interviennent au sein de l’application et non plus de la base de données.

Le chiffrement transparent des données, ou TDE (Transparent Data Encryption), sert souvent à chiffrer des données statiques, là où les données en transit seront chiffrées via des protocoles tels que SSL (Secure Sockets Layer) ou TLS (Transport Layer Security).

Procéder régulièrement à des audits de sécurité et des évaluations de vulnérabilité

Recherchez régulièrement les logiciels obsolètes, les configurations erronées et les contrôles d’accès faibles. Procédez en outre à des tests d’intrusion afin de simuler des cyberattaques, et évaluez l’efficacité des mesures de sécurité en place.

Mettre en place des contrôles préventifs fondamentaux

  • Configurez les systèmes de bases de données de manière sécurisée. Par exemple, désactivez les services superflus, et modifiez les noms de compte et les mots de passe par défaut.
  • Utilisez des mesures de sécurité matérielles. Mettez en place des options de sécurité physiques, telles que des badges, des analyseurs biométriques ou des codes à saisir. Ces mesures garantissent que seul un personnel autorisé a accès aux zones où sont hébergés les serveurs de bases de données. Gardez les points d’accès au moyen de caméras ou de personnel de sécurité afin de dissuader toute tentative d’effraction et de faciliter les enquêtes et l’établissement d’une responsabilité.
  • Scindez les bases de données. La division de bases de données en segments plus petits ou le recours à des techniques d’isolement peuvent être envisagés.
  • Validez, aseptisez ou annulez une entrée d’utilisateur. Ces options sont particulièrement utiles pour se défendre contre des attaques par injection.
  • Protégez les terminaux. Des solutions contre les logiciels malveillants (malware) et des antivirus permettront de protéger les dispositifs contre les attaques visant à compromettre la sécurité des bases de données.
  • Mettez en place des solutions de contrôle des accès réseau. Ces outils contribuent à garantir que seuls des dispositifs conformes et des utilisateurs autorisés ont accès aux ressources présentes sur les serveurs de bases de données.

Surveiller l’activité des bases de données

Des solutions de surveillance de l’activité des bases de données permettront, en temps réel, de détecter une activité suspecte et de lancer l’alerte. Vous réagissez ainsi rapidement aux menaces. Plus spécifiquement, auditez minutieusement les différentes tentatives d’accès : connexions réussies et infructueuses, tentatives d’accès à des fonctions privilégiées, ou encore tentatives de modifier, supprimer et exfiltrer des données.

Sensibiliser les utilisateurs

Formez tous les utilisateurs sur des thèmes tels que l’identification de tentatives d’hameçonnage, la sécurisation de dispositifs personnels utilisés dans le cadre professionnel et le respect de procédures adéquates pour accéder à des données et les exploiter. Personnalisez la formation selon les besoins des différents groupes, dispensez-la régulièrement et envisagez différents tests, notamment des campagnes de simulation d’hameçonnage pour mesurer l’efficacité de cette sensibilisation.

Établir un processus de mise à jour et de gestion de correctifs robuste

Pour un cybercriminel, les vulnérabilités logicielles constituent un vecteur d’attaque répandu. Aussi est-il essentiel d’appliquer des correctifs rapidement pour protéger les bases de données contre les attaques identifiées. Le processus de gestion de correctifs sera automatisé autant que faire se peut, et comprendra une recherche régulière de mises à jour auprès de tous les éditeurs de logiciels.

Créer un plan exhaustif de réaction aux incidents

Ce plan devra présenter les mesures à prendre en cas de violation des données, notamment des stratégies de confinement, d’éradication, de récupération et de communication. Pour garantir l’efficacité de ce plan, il est essentiel de le tester et de l’actualiser régulièrement.

Sécuriser les sauvegardes des bases de données

Veillez à ce que les sauvegardes des données précieuses et sensibles soient stockées de manière sécurisée, et puissent être récupérées en cas de sinistres tels que la perte ou la corruption. La règle de sauvegarde 3-2-1 recommande de conserver au moins trois copies complètes de vos données ; deux en local, mais sur des équipements distincts, et une hors site.

Envisager des technologies de conteneurisation

La conteneurisation des bases de données, au moyen de technologies telles que Docker et Kubernetes, autorise une plus grande granularité du confinement et des contrôles de sécurité.

Intégrer des pratiques de sécurité au pipeline DevOps (DevSecOps)

Assurez-vous que les considérations de sécurité sont traitées suffisamment en amont dans le cycle de vie du développement des applications et des environnements de base de données.

Outils de protection des données

Les entreprises ont à leur disposition une gamme étendue de solutions de sécurité de bases de données. Voici quelques-uns des meilleurs choix pour chaque fonction essentielle.

Exploration et évaluation de vulnérabilité

  • IBM Security Guardium est une plateforme exhaustive de sécurité des données qui explore et catégorise les informations sensibles à l’échelle de multiples bases de données, entrepôts de données et environnements de big data. En outre, cette solution procède à des évaluations de vulnérabilité visant à identifier les données à risque, et fournit des éclairages exploitables pour leur protection.
  • Rapid7 InsightVM tire parti d’éléments analytiques sophistiqués pour identifier les vulnérabilités, évaluer les risques et prioriser les efforts de remise en état. La solution s’intègre en outre à différents magasins de données, ce qui contribue à identifier l’emplacement des données sensibles.
  • Tenable Nessus analyse les environnements de base de données pour identifier les vulnérabilités, et fournit des rapports d’évaluation complets.

Surveillance de l’activité

  • IBM Security Guardium propose une surveillance de l’activité en temps réel, une évaluation de la vulnérabilité et une analyse des risques auxquelles s’exposent les informations des bases de données installées tant sur site que dans le cloud et sur des plateformes de big data.
  • Imperva SecureSphere Database Activity Monitoring fournit une visibilité en temps réel de l’activité des bases de données, notamment une surveillance des utilisateurs à privilèges et un contrôle des accès.
  • McAfee Database Activity Monitoring notifie les administrateurs de toute activité anormale sur les bases de données et fournit une gestion virtuelle des correctifs destinés aux vulnérabilités des installations.
  • Oracle Audit Vault et Database Firewall protègent les bases de données Oracle et non Oracle en surveillant l’activité et en bloquant les menaces. Ces solutions consolident les données d’audit provenant de bases de données, systèmes d’exploitation et référentiels pour simplifier les rapports de conformité.

Chiffrement et tokénisation

  • BitLocker est une fonction intégrée de Windows. Elle chiffre des volumes entiers pour protéger les données statiques.
  • OpenSSL est un kit d’outils complet destiné aux protocoles TLS (Transport Layer Security) et SSL (Secure Sockets Layer). Il peut également remplir des tâches de chiffrements à usage général.
  • Protegrity propose des fonctions de tokénisation, de chiffrement et de masquage des données pour protéger les informations sensibles à l’échelle de multiples bases de données, fichiers et stockages en cloud.
  • TokenEx fournit des services de tokénisation et de coffre-fort de données en cloud à l’échelle de différentes plateformes.
  • VeraCrypt est un logiciel open source dédié au chiffrement de volumes ou de dispositifs de stockage complets.
  • Vault by HashiCorp est conçu pour sécuriser, stocker et contrôler étroitement les accès à des jetons, mots de passe, certificats, clés d’API, et autres éléments secrets de l’informatique moderne.

Analyse des risques et rapports

  • IBM QRadar Security Intelligence Platform est une solution gestion des événements et des informations de sécurité, ou SIEM (Security Information and Event Management). Elle collecte, normalise et met en corrélation des données de journaux et d’événements pour identifier des menaces et des vulnérabilités. Elle permet également de générer des rapports détaillés pour les audits et la gestion des risques et de la conformité.
  • Qualys Cloud Platform propose une gestion intégrée des vulnérabilités, une surveillance de la conformité et une analyse des applications web. La solution fournit ainsi des éclairages exhaustifs sur la sécurité et la conformité informatiques.
  • Rapid7 InsightVM combine une gestion des vulnérabilités avec des éléments analytiques sophistiqués afin de prioriser les risques et proposer des éclairages quant à la manière d’améliorer la sécurité.
  • Tenable Nessus analyse les vulnérabilités, les problèmes de configuration et les logiciels malveillants à l’échelle d’une gamme étendue de plateformes. La solution aide l’organisation à prioriser les risques pour la sécurité.

Sécurité des données en cloud

  • Amazon Web Services (AWS) Shield et AWS Key Management Service (KMS) fournissent une protection DDoS et une gestion de clés pour chiffrer des données sur l’ensemble des services AWS.
  • McAfee MVISION Cloud fournit une visibilité exhaustive sur les données, le contexte et l’activité des utilisateurs à l’échelle d’environnements SaaS, PaaS et IaaS.
  • Microsoft Azure Security Center fournit une gestion unifiée de la sécurité et une protection avancée contre les menaces sur l’ensemble de charges de travail en cloud et hybrides.
  • Netskope Security Cloud fournit une protection des données et une prévention des menaces en temps réel pour les services cloud, les sites web et les applications privées.
  • Veeam Backup & Replication propose des fonctions de sauvegarde, récupération et réplication pour les charges de travail cloud, virtuelles et physiques.

Conclusion

Aujourd’hui, la sécurité des bases de données nécessite une approche globale. Les mesures clés en la matière comptent l’identification des données critiques ; le recours au chiffrement pour les données tant statiques qu’en déplacement ; la mise en œuvre de contrôles d’accès robustes, tels que RBAC et MFA ; et la surveillance des activités suspectes sur les bases de données. En outre, il est essentiel de procéder régulièrement à des évaluations des vulnérabilités, à des tests d’intrusion et à des audits des comptes d’utilisateur, ainsi que de mettre en place un plan robuste de sauvegarde et de reprise après sinistre. Ces mesures sont essentielles tant pour la sécurité des bases de données que pour la conformité à des réglementations telles que RGPD, HIPAA et PCI-DSS, qui présentent des exigences spécifiques en matière de confidentialité et de protection des données.

La sécurité des bases de données n’est pas une simple question de déploiement d’outils et de technologies adaptés. Il s’agit également d’établir des politiques et des procédures robustes, ainsi que de sensibiliser les employés afin de se protéger des erreurs humaines, qui constituent souvent le maillon faible en matière de sécurité de base de données.

Foire aux questions

Qu’est-ce que la sécurité des données ?

La sécurité des données désigne les mesures et les protocoles de protection mis en place pour protéger les données contre un accès non autorisé, une violation et toute autre forme d’activité malveillante visant à compromettre l’intégrité, la confidentialité et la disponibilité des informations. Cette approche comprend une gamme étendue de processus et de stratégies conçus pour protéger les informations numériques, empêcher la perte des données et garantir que lesdites données restent accessibles uniquement aux utilisateurs dotés de l’autorisation appropriée.

Qu’appelle-t-on données sécurisées ?

Les données sécurisées sont des informations protégées contre l’accès non autorisé, la modification et la destruction. Elles garantissent la confidentialité par un accès accordé aux seuls utilisateurs autorisés, préservent leur intégrité par leur précision et leur homogénéité, et garantissent leur disponibilité de sorte qu’elles sont accessibles selon les besoins. Les données sécurisées vérifient également l’authenticité des utilisateurs et des systèmes avec lesquels elles interagissent, et s’assurent que les actions et les transactions sont traçables, empêchant ainsi le déni d’action.

Pourquoi la sécurité des données est-elle importante ?

La sécurité des données est importante pour la protection d’informations sensibles, la préservation de la confidentialité et la conformité aux lois et réglementations. Autant d’aspects qui renforcent la confiance, empêchent les pertes financières et garantissent la continuité métier et la protection de la sécurité nationale.

Comment sécuriser une base de données ?

Pour sécuriser une base de données, il faut mettre en œuvre des contrôles d’accès robustes ; recourir au chiffrement ; tenir les logiciels à jour ; sauvegarder régulièrement les données ; surveiller les accès et les changements ; sécuriser le système sous-jacent ; appliquer le principe de moindre privilège ; sécuriser l’accès physique ; et mener des évaluations de la sécurité.

Comment stocker des informations sensibles dans une base de données ?

Pour stocker des informations sensibles de manière sécurisée au sein d’une base de données, utilisez des procédés de chiffrement tels qu’AES-256 pour les données statiques et SSL/TLS pour les données en transit. Mettez en place des contrôles d’accès, par exemple selon le rôle (RBAC, Role-Based Access Control), et assurez-vous que les utilisateurs disposent des autorisations minimales nécessaires. Le masquage des données et la tokénisation permettront de brouiller et de remplacer des données sensibles. En outre, une surveillance et une journalisation régulières des activités des bases de données, des audits de sécurité périodiques et des contrôles de conformité constituent des mesures essentielles.